Le 30 mars prochain sort en salles le prochain film du Sony Spider-Man Universe. Après Venom 1 et 2, Morbius monte sur scène et se présente au grand public ! Ce dernier est un vilain faisant face régulièrement à l’homme araignée, un docteur devenant vampire suite à une opération ratée. Le film montre-t-il bien la nouvelle légende de Marvel ? Le réalisateur Daniel Espinosa et l’acteur principal Jared Leto ont-ils relevé le pari ?
Un schéma narratif classique
Sans surprise, en vue des différentes bandes-annonces, Morbius n’a rien d’un film transcendant. Dans le style, il ne réinvente rien et propose un schéma narratif très classique. On a ici une origine story dès le plus jeune âge de Mickaël Morbius, dans un centre pour enfants malades. Il y rencontrera son meilleur ami Milo, une relation quasiment fraternelle se crée entre eux. On nous présente aussi sa fonction quelques années plus tard de médecin, reconnu de tous, ainsi que sa collègue Martine et la volonté de trouver un remède à sa maladie. Pour cela, il ira récupérer des chauves-souris pour mener ces expériences. C’est la première scène du film. Et elle n’est pas déplaisante ! Jared Leto est crédible face à une armada de bêtes. Seulement, le dérouler qui suit est beaucoup trop rapide ! L’enfance, son meilleur ami (où l’on comprend qu’il deviendra son antagoniste), sa carrière, sa quête. Tout s’enchaîne et rien ne laisse place à des moments d’émotions voir d’attachements aux personnages. Très vite, on arrive à sa transformation. Celle-ci est plutôt bien réussie ! Ce qui est intéressant et qui rehausse le film est la découverte de ses pouvoirs et ses premiers meurtres en tant que vampire.
Pour procéder à son opération, il décide de prendre un bateau dans les eaux internationales loin de la terre en cas de problème (tout cela avec le financement de son ami riche : Milo). Cette référence aux comics est intéressante et montre la volonté de se rapprocher au plus près d’une origine story.
Cependant, le film parait vide. Une fois que Morbius devient vampire et que ,très vite Milo aussi, le film se repose uniquement sur ces deux personnages. L’invisibilité des autres est un vrai problème selon moi. Que ce soit pour Martine qui est reléguée à l’infirmière/petite amie de second plan. D’ailleurs, leur histoire d’amour n’apporte rien au récit. Mais aussi les policiers menant l’enquête face à des êtres vampiriques. Ils comprennent très vite, trop vite ce qu’il se passe sans pour autant avoir aucune marge de manœuvre.
Et c’est là que l’on ressent aussi ces problèmes de rythmes et des étapes oubliés.
Mais ce film apporte une ambiance sombre que l’on n’avait pas dans les précédents films avec Venom. Un point positif et il n’est pas le seul.
Avec quelques points positifs
Enfin, on assume le côté sombre d’un personnage. L’humour est quasiment inexistant et ça fait du bien ! Si Venom 2 a repoussé les limites de la débilité, Morbius reste fidèle à lui-même. La brutalité est assumée pour des moments se rapprochant de l’horreur, comme la première apparition de Morbius en tant que vampire sur le bateau. Une mise en scène intéressante, angoissante qui malheureusement est inégale tout au long de l’histoire. Mais l’idée d’apporter un vrai univers noir jouant sur le peu de lumière et un aspect sérieux au continu mérite d’être relevé. D’ailleurs, le jeu d’acteur de Jared est semblable. Constant, froid, il réussit le job sans percer l’écran.
Le point fort revient à la belle prestation de Matt Smith. L’acteur jouant Milo étale tout son talent tant par sa présence physique que par son visage expressif. La scène de dialogue face à l’homme qui l’a toujours élevé (lui et Mickaël) est poignante. C’est lui le réel méchant de l’histoire. Il n’hésite pas à sucer le sang de personnes innocentes, ce que je reproche cruellement à Morbius. Encore une fois, on crée un anti-héros et non un vilain. C’est très dérangeant, car le film devient prévisible. Le fait qu’ils deviennent ennemis, sans vraiment comprendre pourquoi, ne fonctionnent pas. Surtout pour arriver à une fin où Milo s’excuse en mourant. Ça ne marche pas. Le film ne va pas assez loin. Il y a comme un acte manqué.
Mais sans surprises
Des manquements, il y en a de nombreux. Le sang. Où est-il ? Cela fait des mois que Sony nous vend un film de vampires. Donc on s’attend à des flaques rouges. Et non. C’est très timide dans sa démonstration, ce qui revient à ce que je disais plus haut autour de l’aspect « vilain ». Timide et illogique. Le rapport au sang de Morbius est assez paradoxal pour moi. Lorsque Martine se coupe le doigts c’est la panique, mais quand il voit son mentor blessé de tout part avec du sang partout, il ne dit rien. D’autant que Morbius boit du sang bleu donc du sang artificiel à défaut du vrai et pas une fois, il retombe dans une dépendance qui serait complètement logique. Il a le contrôle encore une fois trop rapidement ! Il aurait été préférable de le voir plus en difficulté avec lui-même.
Autre point, la musique insignifiante. On le sait, c’est aujourd’hui un atout majeur. Ici, je ne retiens même pas le thème principal, elles se ressemblent tous. Ce qui explique pourquoi il est compliqué de se plonger totalement dans le film. Coupler avec les problèmes liés aux effets spéciaux, le film laisse un arrière-goût amer. Si certaines scènes de combats sont captivantes, d’autres sont illisibles. La CGI à outrance ne valorise pas ces instants, elle sert seulement la mise en images des différents pouvoirs de Morbius. Si les visages en vampires sont passables, la séquence de fin est indigeste.
Et en parlant de fin, c’est là que le pire arrive.
Le vautour signe son retour et mentionne Spider-Man. Or, cette mention montre l’énorme souci de cohérences avec le multivers installé ! La direction que Sony instaure avec son univers sans l’araignée pose problème. De quel Spider-Man parle-t-on ici ? Quand le vautour parle à Morbius de Spidey, ce dernier ne réagit pas : le connaît-il ?
De nombreuses questions qui interpellent beaucoup de personnes…et vous ?
Conclusion
Un film que l’on regarde une fois, pas désagréable, mais sans surprises ! À noter les efforts pour insérer un univers plus sombre, moins drôle, mais qui manque cruellement d’audace !