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Tous les lundis, nous étions au rendez-vous pour regarder le nouvel épisode de Snowpiercer. Nous avons attendu d’avoir inspecté la saison entière, wagon par wagon, avant de vous donner notre avis : la série est -elle aussi givrée qu’on pouvait l’espérer ou nous a-t-elle laissé de glace? Verdict (sans spoiler) !

Sur une Terre post-apocalyptique, ravagée par une ère glaciaire, le Snowpiercer, un train long de 1001 wagons, est le dernier refuge de l’humanité. En tête du train, les premières classes accueillent les voyageurs les plus riches, qui ont acheté leurs tickets à prix d’or. Ils vivent dans le faste et l’opulence, à la lumière du jour, tandis qu’en queue de train, les sans ticket, montés à bord illégalement, survivent tant bien que mal dans l’obscurité. Entre les deux, la classe moyenne, un peu mieux lotie que les sans ticket, trime sans relâche. Alors que la révolution gronde, un assassinat vient menacer davantage l’équilibre déjà fragile…

Il y a ceux qui connaissent la BD Le transperceneige (de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, sortie en 1982), ceux qui connaissent plutôt son adaptation cinématographique par Bong Joon-ho en 2013. Et enfin, il y a ceux qui n’avait jamais entendu parler de Snowpiercer avant la série de Netflix. Cela change-t-il réellement quelque chose ? Tout dépend de votre degré de fanitude !

Le film est mis sur un piédestal, mais avait déjà pris des libertés scénaristiques.

Certains admirateurs du roman graphique et du film trouveront sans doute à redire ou se plaindre, à l’image de la presse qui a mis sur un piédestal le film de Bong Joon-ho, auréolé du succès de Parasite. Alors oui, le long-métrage était fort visuellement. Son casting et sa mise en scène l’était tout autant, mais il ne faut pas oublier que certains choix de scénario, s’éloignant du roman graphique, avaient déçu.

Si elle choisit également d’emprunter une voie qui lui est propre et souffre parfois des comparaisons, la série s’en sort tout de même très bien avec des décors immersifs, une musique oppressante et de bons acteurs. On est notamment ravis de retrouver Jennifer Connelly, trop souvent cantonnée à des seconds rôles un peu potiches. Elle est parfaite dans ce rôle de femme glaçante pour laquelle on ne cesse d’osciller entre haine, empathie et admiration.

Le train est un microcosme pourri de notre société, où l’injustice et la bêtise humaine règne.

La réécriture n’est franchement pas inintéressante non plus. Dès les premiers épisodes, l’univers est bien posé. Si certains ont critiqué le choix, ouvrir ce récit post-apocalyptique sur une affaire de meurtre à résoudre nous a semblé plutôt malin. Après tout, de nos jours, une grande majorité de téléspectateurs sont biberonnés aux séries policières (ou médicales…). L’enquête de Layton (même s’il n’est pas professeur) rend donc la série abordable au plus grand nombre, avant d’immerger, progressivement et plus intensivement, le spectateur dans la science-fiction.

De plus, l’intrigue politique et sociale qui a fait le succès de la BD et du film n’a pas été sacrifiée. Le train fait toujours office de microcosme pourri de notre société, où l’injustice et la bêtise humaine règnent. Tous les sacrifices nécessaires à la survie de cette arche de Noé sont faits, aussi cruels soient-ils. La question de l’épuisement des ressources fait écho à des préoccupations très contemporaines. Enfin, on s’intéresse davantage à la technologie du train. La BD (qui à sa décharge date un peu…) ne s’embarrassait pas toujours de vraisemblance en la matière en représentant certains wagons comme des répliques des vieux trains SNCF des années 60, voir des wagons à marchandises en bois !

Train des années 60, wagon à marchandise en bois... la BD explorait moins l'aspect technologique du train.

Les épisodes s’enchaînent bien et piquent juste ce qu’il faut de curiosité pour que le système du « un épisode par semaine » en ait fait enrager plus d’un. Mais le fait d’avoir rationné le spectateur jusqu’à mi-juillet, comme un vulgaire passager de 3ème  classe, a sans doute contribué à rendre chaque épisode plus savoureux. Il reste à voir l’expérience qu’en feront les nouveaux spectateurs qui auront toute liberté de se goinfrer d’épisodes!

Avoir vu le terminus change-t-il notre verdict ? Non ! Bien rythmé, à l’image du train qui doit maintenir une certaine vitesse pour continuer de fonctionner, l’intrigue évolue sans cesse, change régulièrement de voie sans dérailler. On découvre au fur et à mesure de nouveaux mystères et contraintes, tandis que d’autres sont résolus. Non, la série n’est pas exempte de facilités. Oui, certaines maladresse scénaristiques agacent clairement, mais l’ensemble réussit tout de même à tenir en haleine et divertir suffisamment habilement pour avoir envie d’attendre sur le quai la saison 2.

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Spécialité(s) :

Tourisme, séries, cinéma, manga, animation, littérature, expositions...

Cinéphile, sérivore, bibliophile et passionnée de photographie, Marie Carbonnier aime suivre l'actualité des expositions ou événements geek-friendly. Globe-trotteuse et passionnée du Japon, elle s'occupe de la rubrique tourisme du magazine Geek et écrit également pour le magazine Coyote.

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