Banner Content

Les amis, je viens de regarder Red Notice sur Netflix. Et pour tout vous avouer, j'ai trouvé ça pas terrible du tout. C'est une sorte de produits sans saveur, écrit par des bots, qui n’a que très peu d’intérêt. Oui, je me suis ennuyé.

Ça vous fait une belle jambe ? J’avoue que cette information n’a pas beaucoup d’intérêt. Mais en fait, ça m’a amené à un autre constat : des films originaux Netflix, il y en a beaucoup qui sont vraiment biens. Et ceux-là, on n’en parle pas forcément…

Oui, figurez-vous qu’il existe, quelque part dans les tréfonds du catalogue Netflix, là où les bots et les algorithmes ne s’aventurent pas, des trésors cachés, des petites pépites qui ne demandent qu’à être extraites et redécouvertes. De vrais bon films. Oui ! Avec de vraies qualités artistiques. Oui !

Êtes-vous prêts à plonger dans ces abysses insondables ? Enfilez votre combinaison de téléspectateur, saisissez votre télécommande, tapez dans la barre recherche les titres suivants et kiffez ! Vous m’en direz des nouvelles.

– UNE COMÉDIE : BOOKSMART – 

Booksmart appartient à ce qu’on appelle le teen movie, à savoir un genre de film qui parle des adolescents et de l’adolescence. Le genre est particulièrement protéiforme car il pose un regard sur une époque donnée. Des films aussi divers que La fureur de vivre (1955), American Graffity (1973), The Breakfast Club (1985) ou American Pie (1999) en sont autant de variations. S’ils sont difficilement comparables dans leurs styles, tous parlent pourtant de la même chose.

Booksmart pourrait facilement se hisser au rang de mètre étalon du teen movie des années 2020. Il en reprend beaucoup de codes (la fin du lycée, la fête de fin d’année, etc.), mais pose dessus un regard nouveau, typique de son époque, et propose un traitement qui n’en fait pas un énième rétroclone sans saveur.

Il est intéressant de constater que l’on retrouve les mêmes schémas scénaristiques que dans les films du début des années 2000 (les péripéties et autres retournements de situation sont tout de même convenus), mais avec un traitement bien plus fin. C’est à la fois aussi lourdeau qu’à mon époque (oui, je viens du temps d’American Pie), et en même temps ça traduit une vraie évolution des mentalités et de la société.

De bons personnages, un humour bien dosé, des thématiques propres à l’adolescence, un rythme bien maîtrisé, pour un film globalement attachant et plein de bons sentiments. Bref, Booksmart est très cool, et probablement une des meilleures comédies de Netflix. On notera, pour l’anecdote, qu’il s’agit du premier film réalisé par la comédienne Olivia Wilde, que vous avez peut-être pu voir dans la série Docteur House.

– UN THRILLER : CALIBRE –

Classique mais très bien fichue, l’histoire de Calibre s’articule autour d’un dramatique accident de chasse que deux amis vont tenter de dissimuler. Oui, je vous le dis tout de suite, ce n’est pas un gros film golri pour passer une soirée sympa au coin du feu. C’est plutôt un long-métrage glauque et anxiogène, tendu de bout en bout, qui risque bien de vous laisser quelques souvenirs marquants.

À mi-chemin entre le drame et le thriller, Calibre est constamment sur le point de virer vers le film d’horreur. Un basculement qui peut potentiellement s’opérer à n’importe quel moment, et qui sert de moteur à toute la tension mise en place. Les nerfs sont mis à rude épreuve, d’autant que les partis-pris d’écriture et de mise en scène placent le spectateur comme complice de ce qui se passe (par bien des aspects, ça m’a rappelé le traitement du très réussi Malveillance de Jaumé Balaguero, qui n’est pas sur Netflix, mais que je vous conseille aussi).

Très bien réalisé, techniquement soigné, correctement interprété, bien écrit, refusant tout manichéisme, Calibre est un thriller diablement efficace, qui vous laisse pendant un moment avec une boule dans l’estomac. A l’instar de Bookmark, Calibre est également un premier film. Espérons que son réalisateur, Matt Palmer, puisse rapidement nous proposer une nouvelle œuvre !

– UN DOCUMENTAIRE : FYRE – 

S’il y a bien un domaine dans lequel Netflix propose du contenu de qualité, c’est bien le documentaire. Tickled, Wild wild country, La Sagesse de la pieuvre,… il y a beaucoup de choses sur la plateforme, et beaucoup de films/séries très intéressants, y compris dans le côté mockumentary (la série American Vandal est par exemple remarquable).

Dans la série des documentaires hallucinants auxquels on ne croirait pas une seconde si c’était de la fiction, voici Fyre. L’histoire d’une idée (le festival de musique le plus pimp jamais créé), vendue avant d’être pensée, et qui va aboutir à un impressionnant fiasco. Le sous-titre du film (le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu) résume parfaitement ces évènements.

Le film est un exemple simple et concret des dérives du marketing et des techniques de communication modernes, de la place que peuvent prendre les réseaux sociaux et les influenceurs (quand ils sont “bien” utilisés) dans la mise en place d’arnaques et de procédés frauduleux. Il n’y a pas de dénonciation ou de jugement un peu réac sur les outils, simplement une illustration de ce qui peut en être fait.

Difficile d’en parler plus sans spoiler toutes les surprises qui émaillent ces quatre-vingt dix minutes. Fyre est un documentaire intéressant qui risque de vous laisser bouche-bée. On notera que le réalisateur, Chris Smith, a également signé Jim and Andy, autre documentaire génial disponible sur la plateforme que vous devez voir (oui, c’est un ordre) !

– UN OVNI : I DON’T FEEL AT HOME IN THIS WORLD ANYMORE – 

I don’t feel at home in this word anymore peut se vanter d’avoir l’un des titres les plus longs de la plateforme. Pourquoi ne pas avoir fait plus court ? Et bien parce qu’il illustre parfaitement l’histoire que raconte le film.

Ça commence comme une comédie noire un peu absurde, et ça se termine dans une explosion de violence assez étonnante. Par bien des aspects, le film m’a beaucoup rappelé tout un pan du cinéma des frères Coen, et notamment le géniallisme Fargo. Le mélange des genres fonctionne parfaitement : c’est à la fois une comédie romantique, un thriller, un film social, et surtout un buddy-movie complètement improbable.

La mise en scène va dans le sens du scénario et multiplie les angles d’approches (c’est drôle quand ça doit l’être, choquant quand il le faut), tout en se parant d’une vraie cohérence globale. Les ruptures de ton sont bien maîtrisées, et confèrent au film de vrais enjeux dramatiques, et des retournements de situation que l’on ne voyait pas nécessairement venir.

Le tout est porté par Mélanie Lynksey et Elijah Wood. Les deux comédiens sont absolument formidables. Comme d’habitude diront les vrais : deux excellents comédiens a qui l’on donne de bons personnages avec d’excellents dialogues, pouvait-il en être autrement ? On notera qu’il s’agit aussi d’un premier film, lui aussi mis en scène par un comédien (Macon Blair, que l’on a pu voir dans pas mal de film de Jeremy Saulnier, notamment Aucun homme ni dieu, excellent long-métrage lui aussi disponible sur la plateforme au N rouge).

– UN FILM D’HORREUR : NE T’ENDORS PAS –

On termine ce petit article par un film de l’un de mes réalisateurs favoris du moment : Mike Flanagan. Flanagan, c’est le metteur en scène derrière de très bons films (Occulus, Jessie, Doctor Sleep) et d’excellentes séries (The haunting of Hill House et Les serments de minuits), qui, de plus en plus, acquiert une petite notoriété bien méritée auprès du grand public.

Et bien avant les Doctor Sleep, Hill House ou Jessie, il y a eu Ne t’endors pas. On pourrait ranger ce film dans la catégorie des “elevated horror”, c’est-à-dire ces films d’horreur qui tendent à privilégier les éléments dramatiques plutôt que le sang, le gore et les jump scare. (dans lequel on va trouver des films comme Mr Babadook, It Follows ou Midsommar, entre autres). Je ne suis pas client de cette catégorisation (les vrais sachent que l’on n’a pas attendu le XXIème siècle pour que les films d’horreurtendent à privilégier les éléments dramatiques plutôt que le sang, le gore et les jump scare), mais cela permet de donner une idée générale de ce que propose Ne t’endors pas.

Ne t’endors pas n’est pas tant un bon film de fantômes qu’une bonne métaphore fantastique pour traiter de sujets plus profonds. Grâce à son idée de départ finement exploitée, le film s’apparente plus à un bon drame qui propose quelques beaux instants d’émotions qu’à une série B horrifique destinée à vous faire dresser les poils. On retrouve ce qui fera la force de Hill House : proposer un film de genre plus triste que flippant, qui s’appuie sur une narration solide (avec toutefois une petite réserve dont je ne peux pas parler sans spoiler). 

Banner Content

Commentaires

Geek Tribes