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Pour parler d'un des films les plus marquants de l'histoire du cinéma, rien de tel qu'une lettre d'amour sincère qui, j'espère, saura vous toucher.

Car Phantom Of The Paradise, c'est d'abord l'histoire d'une conquête.

La conquête folle et dévastatrice d’un major de la musique, Swan, dont les créations musicales ne sont que des fins en soit pour diriger les modes et les mœurs, et dont l’ego démesuré dévore les artistes au talent prometteur, afin de les remodeler en figures commerciales. C’est aussi l’histoire d’un amour consumé avant d’avoir pu éclore, entre un compositeur de musique, auquel Swan prendra tout, et une jeune chanteuse prête à tout pour s’envoler sur scène.

Dans ce film  de 1974 réalisé par Brian de Palma, le Paradis n’est pas un lieu de repos des âmes, mais plutôt le futur Disneyland de Swan, un temple du rock.

D’abord introduit par une vue à la première personne dont on ne devine que la main gantée, Swan est l’un des êtres les plus abominable qu’ait pu engendrer le cinéma : narcissique à l’extrême, égocentrique, manipulateur, cruel, destructeur, il est bel et bien la personnification de l’enfer sur Terre, ainsi que celle de l’industrie musicale toute entière.

Car si Phantom Of The Paradise est une histoire de conquête et d’amour brisé, c’est aussi un pamphlet sur l’absurdité de la création musicale contemporaine ainsi que sur les maisons de disque, avides de créer au plus vite les nouveaux morceaux à la mode.

En plus de délivrer un propos sans lourdeur aucune, ce film est une création pop-rock colorée, aux allures de comédie musicale, mais qui lorgne davantage sur une réécriture moderne, brillamment exécutée, du Fantôme de L’opéra. Avec son faible budget, Palma arrive pourtant à donner corps à ses idées fantasques, dans des décors aux proportions souvent fantasmagoriques, appuyés par une dimension tragi-comique cartoonesque.

Avec ses allures de conte fantastique mêlé à une vision extrême du milieu de la production musicale, Phantom Of The Paradise synthétise une foule d’idées visuelles, une excellente bande son et une idée menée jusqu’à son climax final avec maestria. Un final à la beauté enivrante et aux significations multiples, nous laissant face à un des plus beaux bijoux du cinéma.

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Spécialité(s) :

Littérature SFFF, Jeux Vidéos, Cinéma, Mangas,Comics, Cinéma

Amateur de littérature fantastique du XXème siècle comme de mangas cyberpunk. Photographe par passion, lecteur de comics, cinéphile en herbe et grand buveur de café.

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