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Vous le savez, chez Geek Tribes, on aime beaucoup ces petites briques qui suscitent notre imaginaire. Alors pour la sortie de La Grande Aventure Lego, nous avons rencontré Justin Ramsden !

Vous avez, entre autres, conçu la magnifique version Lego du château de Poudlard. Quand vous travaillez sur un set de cette importance, par quoi commencez-vous ?

Je commence toujours par des dessins que je fais avec un designer, avant de transformer ces idées en un produit que les gens vont pouvoir construire. Il y a différents types de designers. Certains travaillent beaucoup sur le papier, d’autres passent le plus clair de leur temps sur ordinateur, moi je préfère me mettre devant une gigantesque pile de briques, comme un enfant, parce qu’après tout, c’est un peu pour ça qu’on travaille. Puis je fais plusieurs essais. Pour la statue de la Liberté de Lego Movie, j’ai fait une trentaine de tentatives, avec plusieurs essais de couleurs. On fait  alors des tests, pour vérifier que c’est constructible et solide, puis dans un cas comme celui-ci, les intervenants du film viennent dire si le modèle est bien conforme à ce qui était attendu. Et après environ un an de travail, le set est mis en boite et arrive en rayon !

Est-ce que vous connaissez, avant même le début du processus, le nombre approximatif de pièces qui seront dans le set final ?

Cela dépend. Parfois, il y a un nombre précis, et d’autres, on fait simplement attention à ce que le set ne soit pas trop gros, ni trop petit. Mais par exemple, le set de la statue de la Liberté du film serait 8 fois plus gros que nous avons créé, alors il faut bien que les gens puissent avoir la place de le construire chez eux… celui-ci fait déjà plus de 3000 pièces.

Est-ce que ce sont les plus gros sets que vous ayez faits, ou les plus difficiles ?

Chaque projet comporte ses propres défis. Parfois, la difficulté est de faire petit avec peu de pièces ; là, il fallait s’assurer que les calculs étaient corrects, pour que l’angle de la statue et de la torche soit bon, et que ce soit constructible malgré tout. C’est toute la beauté du job !

Y a-t-il un objet que vous rêveriez de transformer en Lego ?

Je vis déjà un rêve éveillé à vrai dire ! En fait, chaque projet qu’on me demande est extraordinaire. Que ce soit le Yellow Submarine, ou la Batmobile, à chaque fois, c’est une surprise plus grande, et on en vient à s’attendre à l’inattendu.

Est-ce que vous êtes intervenu, d’une manière ou d’une autre sur le film ?

Oui, pour quelques concepts au début, puis je suis retourné à mes propres aventures. Puis à nouveau pour imaginer le décor post apocalyptique, puis tout est passé au département animation, et c’est une belle collaboration entre les différents départements.

Quelles sont les différences entre le set lego que vous avez créé et le décor du film ?

Toute la beauté de ce film, c’est que l’on peut reconstruire ce que l’on voit, si on a assez de temps, de patience, et de briques… Parfois, le set que vous pourrez acheter sera rigoureusement ce que vous avez à l’écran, mais de temps à autre, il faut faire des ajustements, comme pour le cockpit de Batman, par exemple. Mais sans spoiler, le set est vraiment assez proche de ce que l’on peut voir dans le film.

Comment avez-vous commencé à faire ce travail ? Quelle est votre propre histoire lego ?

J’ai depuis longtemps été passionné par les Legos, et ces petites briques en plastique, et en 2004, j’ai pu rencontrer des designers et voir l’envers du décor, un peu comme si j’avais gagné le golden ticket de Charlie et la Chocolaterie. Pour moi, c’était un peu comme l’atelier du père Noël, d’une certaine façon, je ne m’imaginais pas qu’on pouvait être payé pour créer tous ces univers. Quand j’ai eu 14 ans, je me suis dit que c’était ce que je voulais faire ! Alors j’ai étudié, et une chose en entrainant une autre, je suis devenu constructeur pour Legoland, pendant 4 ans et demi. Mais j’avais toujours dans un coin de ma tête l’envie d’être un designer Lego. Je me disais juste que c’était trop dur, et que je n’y arriverais jamais. Et un soir, j’ai vu sur le site qu’ils recherchaient de nouveaux designers, alors j’ai soumis une candidature, toujours en me disant que je n’y arriverais pas, mais finalement, oui !

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait devenir designer Lego ?

Le principal est d’avoir des bases solides. On a des réalisateurs, des artistes, plein de genre de parcours différents dans notre équipe, et il faut des bases solides en design. Et si on n’est pas obligé d’être un passionné de Lego pour devenir designer chez eux, c’est évidemment un plus, parce que vous allez en manipuler en permanence. Mais le principal, c’est aussi de savoir et vouloir tout faire, pas simplement vouloir faire le plus grand château Lego, ou le plus beau vaisseau ; il faut pouvoir changer de point de vue, aborder tous les thèmes. Il faut aussi être passionné pour être capable de faire et refaire un même objet selon différents modèles, jusqu’à arriver au design final.

Quand vous avez commencé, vous avez été inspiré par d’autres designers plus expérimentés ?

J’ai toujours été entouré de Lego, alors bien entendu, il y a des sets de mon enfance qui m’ont particulièrement marqué. Par exemple, il y a un bateau pirate sorti dans les années 1990, qui a vraiment défini ma vision de Lego, et quand j’ai pu enfin rencontrer le designer qui l’avait fait, j’ai fondu en larmes, et je l’ai remercié de m’avoir tant inspiré. Et c’est complètement dingue de me dire que peut-être, il se passe la même chose pour un enfant quelque part dans le monde avec un des sets que j’ai conçus !

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Spécialité(s) :

Science-fiction - cinéma - littérature

Auteur de récits de science-fiction et d'aventure, Sylvain Nawrocki surveille essentiellement les actualités technologie, cinéma et littérature. Vous pouvez retrouver ses récits sur Amazon et quelques nouvelles sur son site : www.memoires-des-titans.fr

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