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Mortal Engines est avant tout un film où l’on se fait plaisir, et sans doute plutôt destiné à un public adolescent et jeunes adultes. Et contrairement à la plupart des films entrant dans cette catégorie, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas de fond. Si les éléments de réflexions qu’il apporte sont dans l’ensemble survolés au profit d’une histoire classique et rythmée, les plus rêveurs se laisseront embarquer dans cette aventure à la croisée de différents univers.

On plante le décor

La séquence d’introduction en voix off résume une situation qu’on sait dramatique dès les premières images du logo Universal, où la planète Terre succombe à de mystérieuses explosions violettes, qui s’avéreront vite responsables de la fin de l’humanité telle qu’on la connait aujourd’hui.

Puis arrive directement une scène de course poursuite digne d’un Mad Max architectural, où les « voitures » pèsent des tonnes et mesurent des centaines de mètres. On retrouve l’idée du post apocalyptique, mais avec un univers qui sent plus le Diesel Punk (Steam Punk à la sauce gazoil) et une low-tech assez présente : des téléviseurs cathodiques à écran rond, des dirigeables à réaction, des armes à feu et missiles plus ou moins perfectionnés. Bref, un univers riche où un peu tout se mélange dans une certaine unité, qui rend un univers crédible. Ne cherchez pas de cohérence scientifique, sinon vous allez vous arrêter très souvent… En revanche, vous n’aurez aucun mal à vous laisser entrainer si vous aimez l’aventure et ce genre d’univers où l’on a l’impression que tout est possible.

Quand on gratte un peu

Et au-delà de ce côté décomplexé, le film s’avère aussi être une jolie fable. Encore une fois, rien à prendre trop au sérieux (ce n’est pas l’esprit du film), mais quelques moments touchants, et

on trouve donc une critique peu appuyée, mais bien présente de la société actuelle à travers le prisme des générations à venir. Un peu comme ces histoires pour enfants qui délivrent sans prétention une idée ou deux auxquelles réfléchir, et quelques valeurs.

iPhone, sculptures de Minions, grille-pain, et autres indispensables de notre société de consommation actuelle trônent dans les musées de Londres, ville qui a été choisie pour représenter l’occident dans toute sa splendeur. Une ville de duperies, où tous les coups bas sont autorisés, tant qu’ils propulsent celui qui les porte au sommet du pouvoir. Ainsi, Hugo Weaving est proposé comme grand méchant, même si dans le fond, il a l’air persuadé de mener une cause juste. À moins qu’il ait fini par croire le mensonge qu’il a servi au fil des ans, à ceux de la ville et à lui-même. On s’attachera aussi beaucoup à la notion d’apparences, qui sont souvent trompeuses, aux questions de la parentalité, de la famille, du féminisme avec deux personnages féminins (Hester Shaw et Anna Fang) qui feront rêver les jeunes filles en mal de modèle bad ass à suivre.

Difficile d’en dire plus pour ne rien gâcher, mais vous pourrez trouver ici une interview du réalisateur, Christian Rivers, qui vous parlera un peu plus de la fabrication de son film.

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Spécialité(s) :

Science-fiction - cinéma - littérature

Auteur de récits de science-fiction et d'aventure, Sylvain Nawrocki surveille essentiellement les actualités technologie, cinéma et littérature. Vous pouvez retrouver ses récits sur Amazon et quelques nouvelles sur son site : www.memoires-des-titans.fr

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