Suite directe de Terminator 2, James Cameron ressuscite le mythe. They're all back !
Disons-le d’emblée, ce nouveau Terminator nous réconcilie avec la license et nous vous conseillons d’aller le vérifier en salles. Oui c’est bien la suite directe de T2, on nous demande d’oublier purement et simplement les 3 autres films sortis ces 15 dernières années. A part Renaissance, qui avait le mérite de tenter quelque chose, rien de vraiment indispensable et peu de regrets. Le projet avait pourtant tout pour inquiéter les fans de la première heure tant le dernier opus Genesys sorti en 2015 avait laissé un souvenir amer, en lessivant purement et simplement la franchise, mettant ko les derniers spectateurs qui attendaient encore un sursaut.
Le retour aux affaires de Cameron, c’est aussi et avant tout le grand retour de Sarah Connor dans son rôle fétiche !
Pour parvenir à redresser la barre, il fallait ni plus ni moins que le retour de toute l’équipe d’origine, à savoir James Cameron, Arnold Schwarzenegger et surtout Linda Hamilton qui revient pour la première fois dans un Terminator depuis 1991. L’annonce de son retour n’était pas de nature à nous rassurer et ce dès que les premières images de tournage qui ont circulé. Pourtant des les premières minutes du film, la voix rauque de Linda donne un ton qui nous replace de suite à la fin de T2. Le film peut alors dérouler une histoire assez classique d’un futur à sauver dans le passé certes, mélange des histoires des 2 premiers, qui réserve quelques surprises sur le qui et le pourquoi de la cible. Nous voici embarqués dans un nouvel affrontement ou 2 voyageurs du futur viennent à notre époque, au Mexique précisément, l’un pour tuer quelqu’un et l’autre pour le protéger, la cible cette fois-ci est Dani Ramos, une ouvrière à forte personnalité qui est jouée par Natalia Reyes. Les deux voyageurs sont joués par Gabriel Luna et Mackenzie Davis dont vous pouvez retrouver les interviews dans le dernier GEEK magazine actuellement en kiosque.
Premier gros point positif du film, les nouveaux acteurs sont vraiment attachants, l’alchimie entre eux et les anciens est immédiate. Mention spéciale à Mackenzie Davis dont le charisme et l’énergie emportent tout sur son passage. Un beau personnage dont on ne dira pas plus. Le Terminator de Gabriel Luna est plus anecdotique et n’apporte pas grand chose, il fait ce qu’il faut pour être inquiétant mais l’histoire le maintient dans ce qui est indépassable, le T1000 de Robert Patrick.
Ce Terminator reprend les éléments des deux premiers sans innover réellement, ce qui peut être vu comme un défaut mais c’est le pari de remettre la license sur les rails de ce qui avait fait le succès des 2 premiers. On retrouve finalement plein de références qui ne sont pas que du fan service mais plutôt une nouvelle manière de concevoir les liens entre les personnages. Le nouveau rôle de Linda fonctionne à plein et si on ne peut pas raconter comment elle retrouve Arnold, cela fonctionne.
Lorsque James Cameron a décidé de revenir aux commandes de sa création en tant que producteur et co-scénariste, il a confié la réalisation à Tim Miller. La promo insiste sur le fait qu’il a réalisé Deadpool mais pour nous on retient surtout que ce monsieur a livré une première saison de Love, death and robots sur Netflix tout à fait respectable. Au final il n’a pas le talent d’un Cameron, il n’égale pas son ainé mais délivre tout ce qu’on doit attendre d’un film à grand spectacle avec ce supplément d’âme qui donne par exemple à la première séquence de poursuite un vrai souffle. Il y a chaque fois une volonté d’installer un décors et une échelle avant d’embarquer les personnages dans une scène d’action. Le film bénéficie de beaucoup de respirations entre les scènes d’action, et comme les interactions entre les personnages fonctionnent bien, on ne s’ennuie pas et le film réserve quelques touches d’émotions bienvenues.
Il faut bien sûr parler du retour d’Arnold, la aussi sans trop en dévoiler on dira simplement que son retour avait été inscrit dès le premier Terminator lorsque Kyle Reese explique comment fonctionne un Terminator. De ce point de vue là pas de problème. Après sans en dire plus la proposition qui est faite par Arnold s’inscrit dans le ton du T2, mélange de premier degré et de second degré dont il a le secret. Il est très investi dans son rôle et il y a au moins une punchline aussi irrésistible que le ‘Hasta la vista baby’ du T2.
Arnold Schwarzenegger est très émouvant dans cet adieu à la franchise, et vraiment rien que pour lui le film vaut le visionnage.
Les points faibles du film sont inhérents à ce type de production hollywoodienne d’aujourd’hui. Il y a au moins une scène d’action en trop dans le dernier tiers qui reprend la construction des 2 précédents avec un rebond une fois que l’on croit que nous sommes débarrassés du Terminator. On peut aussi trouver opportuniste le côté #metoo du film mais la mythologie du film a toujours mis en avant des personnages féminins forts donc c’est un mauvais procès. Difficile de ne pas juger le film pour ce qu’il est au final, une suite directe en forme de conclusion des 2 premiers.
James Cameron a visiblement indiqué qu’il pourrait y avoir des suites. Le film n’ouvre sur rien qui donne une envie folle que cela se produise donc s’il vous plait restons en là et développons de nouvelles histoires de SF d’aujourd’hui.