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Que dire qui n'aura pas déjà été dit sur l'un des faits d'armes majeurs de Hayao Miyazaki, qui n'est autre que le manga Nausicaa De La Vallée Du Vent ? À peine deux tomes étaient sortis qu'un film d'animation sortait pour offrir une sorte de conclusion aux aventures de cette jeune princesse de la vallée du vent, amenant au passage une portée internationale à l'œuvre de son auteur.

Pour autant, face à la véritable densité et complexité du matériau d’origine, fort de sept volumes sortis chez nous via Glénat en grand format de quelques centaines de pages généreusement garnies, on ne touchait finalement que du bout des doigts le potentiel du projet.

Quand Miyazaki parle des inspirations pour Nausicaa, il évoque la déception de sa lecture de l’odyssée et de cette princesse phénicienne nommée justement Nausicaa, mais dont le récit ne lui aura offert qu’une profonde frustration de voir le personnage aussi peu développé.

Et que dire, si ce n’est qu’il lui aura diablement rendu justice ? Si bien sûr il ne reste rien de cette princesse phénicienne, on se retrouve face à une fable écologiste et post-apocalyptique tout bonnement titanesque, et dont le lore aurait pu s’étendre sur bien d’autres tomes sans aucun problème.

Ce soin du détail autour de l’univers qui englobe l’épopée de Nausicaa, figure de pureté et parangon de vertu, Miyazaki le pousse au delà du lore avec un coup de crayon sublime. Si il rechigne à aérer ses compositions via de vastes double pages, il préféra les enserrer pour leur conférer un soin du détail démentiel, que ce soit dans les forêts luxuriantes bordant la Mer de la Décomposition, comme dans les imposantes cités Dorks.

Si la lecture du premier tome peut rebuter au début, de par la quantité importante de dialogues longs et détaillés, il serait pourtant dommage de ne pas se laisser aller à pousser la lecture jusqu’au deuxième, et ainsi se laisser emporter par la richesse de l’univers que nous dépeint Hayao. Au travers d’une Terre dévastée par les Sept Jours de Feu et via une civilisation en perpétuel affrontement avec la faune et la flore, il va bien au delà que simplement rappeler l’effroyable tendance auto-destructive de l’Homme, et dépeint d’immenses guerres de conflit territoriales et religieuses, dressant un imposant tableau d’une humanité à la dérive.

Il imagine avec beaucoup de rigueur les diverses communautés, royaumes, et peuplades qui chacun à leur manière appréhendent l’après d’une vie sur une Terre où les miasmes toxiques, les fungus, la végétation et même le sol sont de véritables pièges mortels.

Mais c’est justement ce soin du détail à vouloir créer un univers cohérent et consistant qui nous fait aimer le manga, qui passe aussi par son importante galerie de personnages qui, bien qu’ils orbitent autour de Nausicaa, gardent chacun un rôle clé dans l’histoire et profite d’un traitement poussé et intéressant. Comment ne pas mentionner la princesse Kushana, guerrière et fille de noble évoluant au cœur de luttes intestines permanentes depuis sa naissance ? Comment oser oublier Maître Yupa, plus grand sabreur existant, sage parmi les sage ?

Nausicaa, c’est donc un travail d’orfèvre sur tout les front, qui ne fait que sublimer la puissance du message qu’insuffle Miyazaki aux générations actuelles et futures, ainsi que ses craintes envers des puissances que l’homme ne peut et ne doit pas contrôler.

 

Ce chef d’œuvre est trouvable chez Glénat juste ici !

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Spécialité(s) :

Littérature SFFF, Jeux Vidéos, Cinéma, Mangas,Comics, Cinéma

Amateur de littérature fantastique du XXème siècle comme de mangas cyberpunk. Photographe par passion, lecteur de comics, cinéphile en herbe et grand buveur de café.

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