Il semble ressortir quelques éléments notables des éléments des détracteurs du film qui auraient été déçus ou agacés par ce huitième épisode – on considèrera donc uniquement ceux qui de près ou de loin peuvent se dire fans de Star Wars ou au moins intéressés. Il y a d’abord l’inconcevable argument de l’objectivité : un scénario à trous, une réalisation bancale ( !?), des personnages inexistants… bref, rien d’absolument nouveau dans Star Wars. Vient ensuite le cynisme. Une autre manière d’appeler l’irrévérence dont fait preuve Johnson en démolissant toutes les théories élaborées par des fans minutieux depuis deux ans. Agacés aujourd’hui ? C’est bien légitime, mais est-ce qu’il ne fallait pas ça pour leur rappeler – et c’était visiblement nécessaire au regard des réactions – que Star Wars ne leur appartenait pas. Ou plus ?

Vient enfin l’insulte suprême : #mercidisney. Et là, on dit #pardonmaisstop, parce que Les Derniers Jedi est peut-être le plus Star Wars de tous les Star Wars depuis L’Empire. Aventureux, audacieux, incroyablement héroïque… et rappelant à juste titre l’essence-même de ce qui a fait Star Wars pendant des années lumineuses : un gamin, un force move, un vaisseau et un sabre laser. Ce n’est pas le Star Wars de Disney. C’est bien le Star Wars de Star Wars. Aujourd’hui, il revient aux kids, de la même manière qu’il s’adressait à eux depuis toujours. Oubliez vos mythes et vos analyses. Elles appartiennent à des bouquins chiants qui ne sont pas des « page turners ». C’est ce que déclare Johnson avec un certain tact. C’est aussi ce que dit Yoda à Luke dans une séquence qu’on ne se lassera à priori jamais de revoir, en étant toujours ému de la même manière d’avoir laissé derrière nous ce qui, dans sa légèreté, avait fini par nous peser exagérément.