Banner Content

Aragorn, un muppet ?

Vous savez (ou pas) que je suis enthousiaste par rapport à ce que je lis, ce à quoi je joue, ce que j’écoute et ce que je mange.

Mais évidemment, ce dont je parle, ce ne sont QUE les choses que je trouve dignes d’intérêt : vous n’avez là que la partie émergée du… culturel-berg ! En général, je parle des choses dont j’ai presque terminé la lecture/visionnage, ou des jeux dans lesquels j’ai bien avancé.

Là, je vais vous parler d’un truc que *j’attends*.

Le croisement entre Le Seigneur des anneaux et les Muppets

J’ai lu hier le Quickstart de Land of Eem, d’Exalted Funeral, un jeu qui se définit comme le croisement entre Le Seigneur des anneaux et les Muppets. Ce jeu, curieusement, c’est un jeu que j’attendais sans savoir qu’il existerait un jour. Le mix entre la fantasy donjonetdragonesque et la fantaisie pure et dure : de l’humour, du merveilleux, de la légèreté.

Et s’il pouvait y avoir une touche d’exploration ce serait top.

Après lecture du Quickstart, voilà ma concluture terminesque. Le système de jeu partait assez mal selon moi en proposant d’utiliser le dé “mal aimé”, le D12 : je m’attendais donc à une sorte d’effet de style un peu artificiel. « On a décidé de se servir de ce dé parce que personne ne s’en sert », c’est plutôt audacieux, mais ça peut TRES mal tourner.

Et ici… non. Ca tourne très bien, en fait.

Le système de Land of Eem tire des leçons des jeux PbtA : plutôt qu’une dichotomie réussite/échec, le système propose une gradation de la réussite, où on peut « échouer mais en obtenant quelque chose de positif ». C’est très simplifié en particulier au niveau des probas : alors que sur les 2D6 des PbtA on a un maximum de chances de tomber sur le résultat intermédiaire (7-9, soit une réussite mitigée), ici, on a finalement autant de chances de tomber sur celui-ci que sur une réussite normale : on lance 1D12, on ajoute des modificateurs (ça ne va pas dépasser 4) et plus on fait, mieux c’est. Pas d’effet statistique comme celui du 7 (sur deux dés à 6 faces, c’est le total qu’on a le plus de chances d’obtenir).

En dehors de cela, il y a beaucoup de similitudes. Les personnages peuvent exploiter leurs relations entre eux, ils ont des idéaux et des secrets qu’ils doivent jouer pour obtenir des points d’expérience… et c’est là où le système devient formidable. Dans Land of Eem, on ne progresse pas en trucidant tous les streumons qui se promènent dans la pampa, mais en accomplissant des exploits… en groupe. Les PX sont attribués collectivement pour une majorité des actions : réussir une quête, rencontrer une créature inédite, se mettre en péril, voyager sur 10 cases de la carte ou plus, fabriquer un objet… Le mécanisme favorise le travail d’équipe et donne une cohésion au groupe.

Chaque PJ peut gagner de l’expérience individuelle en interprétant son idéal et son défaut, ou en racontant une histoire sur son passé autour du feu de camp.

Je passe rapidement sur une tripotée de mécanismes qui prennent un principe classique et lui donnent une saveur inédite (par exemple, quand vous montez en niveau, vous obtenez les DEUX nouvelles capacités du niveau supérieur… mais vous devez choisir une des deux précédentes à conserver ! De cette façon, vous testez tous les « pouvoirs » et ne conservez que ceux qui vous plaisent).

Bon, et les scénarios ? Celui du Quickstart est hilarant, avec une sorcière aux pattes de poulet, des kaléidoscorpions, des jeux de mots, des énigmes foireuses et une structure bien connue des amateurs de « one-page dungeons » : une carte des lieux en vue de trois quarts avec de très brèves explications pour chaque endroit intéressant. S’y ajoute un tout petit bestiaire, des PNJ aux noms improbables comme L. Dorothy Sandwich, et l’ensemble dégage une vibe façon Labyrinth de Jim Henson.

Les illustrations sont délicieuses, la fraîcheur de l’ensemble est formidable, et le jeu propose un mélange classique mais particulièrement bien dosé, avec l’accent sur l’humour, l’exploration et les interactions entre PJ et PNJ. C’est un gros, un IMMENSE coup de cœur, et le financement participatif permet d’obtenir les livres de base en PDF à un prix raisonnable.

Après ARC, qui m’a énormément plu, Exalted Funeral trouve de nouveau le moyen de proposer une expérience de jeu très proche des vieux classiques (D&D tout simplement) et d’y ajouter une touche mécanique originale (idées tirées des PbtA sans pourtant opter pour les spécificités de ce moteur de jeu), le tout dans un univers réellement frais, aux couleurs vives, qui évoque autant des choses comme Donjon de Sfar et Trondheim pour le délire que la série animée Adventure Times pour l’univers fantasy coloré ou les madeleines de Proust inclassables telles que Labyrinth.

Si l’aventure vous intéresse, c’est ici que ça se passe : https://www.backerkit.com/c/exalted-funeral/land-of-eem

Vous pouvez télécharger gratuitement le quickstart ici : https://shop.landofeem.com/collections/frontpage/products/land-of-eem-fantasy-rpg-beta-rulebook

L’opération se déroule comme un achat, mais vous ne paierez rien du tout.

Pour celles et ceux qui cherchent non pas un univers délirant, mais un univers de fantasy qui ne se prend pas au sérieux de la même façon, qui ont envie d’une expérience différente, cartoonesque dans l’aspect mais solide sur le fond et les règles… jetez un coup d’œil à Land of Eem, ça pourrait bien être le jeu que vous attendiez sans le savoir !

Banner Content
Tags: ,
Spécialité(s) :

Jeu de rôle, ciné, SF, pâtisserie quantique

Sujets similaires

Commentaires

Geek Tribes