S'il y a bien une référence majeure à suivre sur cette décennie en ce qui concerne les comics, c'est bien Sean Murphy. En effet, il était responsable de perles telles que Punk Rock Jésus, Chrononauts ou encore l'excellente fresque cyberpunk qu'est Tokyo Ghost.
Mais il avait surtout brillé par son arrivée dans l’arène DC avec son comics Batman : White Knight, qui offrait un affrontement au sommet entre un Joker servant désormais la cause des classes populaires de Gotham, et le Chevalier Noir, au plus bas de l’opinion publique.
Cette proposition de relecture du batverse laissait clairement entrevoir une suite, et c’est avec Curse Of The White Knight, sorti en 2020 en France, que l’on retrouve notre cher Batman, de nouveau au plus bas.
En effet, après les événements de White Knight, Bruce Wayne, tiraillé entre un deuil encore frais et l’aversion des citoyens de Gotham, doit pourtant faire face à un adversaire de taille : Azrael. Cet ancien mercenaire, fraîchement reconverti comme Chevalier de l’Ordre de Saint Dumas, se donne pour mission divine de purifier la ville de tout les damnés afin de reprendre possession de ce lieu qui lui appartiendrait de plein droit.
C’est donc deux histoires qui se dessinent en parallèle : d’un côté, l’affrontement sous haute tension entre Batman et Azrael, manipulé dans l’ombre par le Joker. De l’autre, les origines de la ville de Gotham au 17ème siècle, et les luttes de pouvoirs qui en ont découlé.
Une nouvelle fois, Sean Murphy démontre tout son potentiel, avec des pleines pages efficaces, un rythme effréné, et toujours cette minutie dans le détail des environnements urbains. Aidé par l’excellent coloriste Matt Hollingwsorth, le dessinateur flatte les mirettes en permanence avec de sublimes jeux de lumière et dévoile une Gotham mi-moderne mi-victorienne de toutes beautés.
Côté scénario, c’est enfin l’occasion de voir une bonne partie du panthéon des antagonistes de la chauve-souris (avec un choix les concernant assez pragmatique, soyons honnêtes) sous l’angle de Murphy. L’histoire offre son lot de moments mémorables, et malgré un usage de Jack Napier assez foireux pour une conclusion trop brusque, l’affrontement final est puissant, brutal… et enflammé.
Une nouvelle pièce s’ajoute au Batverse vu par Sean Murphy, reste à voir désormais jusqu’où il désire le mener !
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