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Quand la mythique BD devient roman

« Dans le torrent des siècles, les Princes Démons Lucifer et Pazuru s’affrontent en un jeu cruel avec pour échiquier, le monde. Et qu’importe si leur partie ravagera l’équilibre de l’univers. Leurs pions rient, souffrent et meurent au gré de leur fantaisie démoniaque. Ainsi, Haghendorf, empereur de Lhynn, s’est vu prédire la fin de son règne lorsque l’Archer Chien de métal viendrait. Se pourrait-il que la rencontre d’un jeune demi-elfe sans nom et d’un elfe voleur armé de deux épées bavarde renverse le jeu, la table et les joueurs ? »

Quelle collaboration entre Jeanne-A Debats (Grand prix de l’Imaginaire, prix Julia Verlanger, Bob Morane, ou encore Prix européen jeunesse des Pays de la Loire…) et François Marcela-Froideval que l’on ne présente plus, vu son travail comme auteur et scénariste pour la BD, le jeu vidéo ou le jeu de rôle, qui lui ont valu un succès international avec plus de 3 millions d’exemplaires vendu dans le monde. Une BD qui, quand elle arrive au début des années 90, va apporter du sang neuf dans le monde de l’héroïc-fantasy français. BD qui se verra décliner en jeux vidéo, jeu de figurines, jeu de rôle, et donc maintenant, grâce aux Editions Leha, arrive en roman !

Quand au Lycée, je tombe sur les premiers tomes de la série de BD, je pratique le jeu de rôle depuis quelques années : « D&D » bien sur, mais j’ai aussi pratiqué « L’œil noir », « Warhammer », « Star wars », « Cyberpunk », « Empire galactique », et je suis dans une période « Stormbringer » avec la découverte des romans de Morcoock. Je m’en rappelle très bien, parce que lorsque je tombe sur le personnage de Pile-ou-Face et ses épées, je fais assez rapidement une sorte de connection avec l’épée buveuse d’âmes de l’albinos maudit. Il ne m’en faut pas plus pour plonger dans les 3 ou 4 tomes que l’on me confie. Univers très fantasy, action, magie, combats et batailles, lutte entre le bien et le mal sans jamais vraiment savoir qui est vraiment bon ou mauvais… tous les ingrédients étaient présents pour que je dévore ces premiers numéros avec délectation.

Du coup, quand je vois la nouvelle que les Editions Leha vont novéliser la BD, tout d’abord quelle belle surprise, puis la curiosité de savoir ce que cela va donner. Mais comme l’auteur est présent sur le travail, il y a des chances pour que cela reste fidèle à la BD. Et puis, pour être franc, après les premiers tomes des chroniques, je n’avais pas poursuivis, pas que je n’avais pas aimé, mais parce que le rythme des sorties BD et toujours difficile à suivre, qu’à cette époque, les moyens financiers que j’avais ne me permettais pas de me faire plaisir et surtout il fallait faire des choix souvent contraignant entre la BD, la littérature, les jeux de société et les jeux de rôle (et l’arrivée de Magic…).

Alors il faut préciser tout de suite, que ce premier roman contient « presque » l’ensemble des 3 premiers tomes de la BD, à savoir : « Le signe des ténèbres », « Le vent des dragons » et « La marque des démons ». Je dis presque, parce qu’il s’arrête juste avant les dernières pages, proposant un cliffhanger. Alors pour ceux qui connaissent la BD, pas de surprise, mais pour ceux qui découvriraient, c’est bien vu et ça met l’eau à la bouche !

Je décide donc de me plonger dans ce roman écrit à 2 mains avec les quelques souvenirs de la BD, et je peux déjà vous dire que la fidélité a été clairement respecté dans sa trame et même ses dialogues (je le constaterai ensuite en me replongeant dans la série) et c’est carrément plaisant. Bien sur que la novélisation permet d’apporter beaucoup dans l’imagination des décors, de l’univers, la profondeur des personnages et tout ce que « l’image » ne permet pas par rapport aux mots. Mais aussi d’apporter quelques précisions que la BD ne peut pas, surtout sur les différents rapports entre les protagonistes. Quel joie de retrouver ces héros qui se retrouvent malgré eux dans cette trame dont on nous distille quelques bribes sans jamais nous laisser apercevoir la finalité. Et pourtant on imagine que malgré une trame déjà existante, le travail n’a pas dû être si simple que cela.

Clairement, on a l’habitude de pleurer souvent sur les adaptations « visuelles » de nos romans préférés, mais là, le travail est l’inverse : ajouter quelque chose à une œuvre existante, sans rien dénaturer. Et pour ma part, le contrat est largement réussi. Je dirais même plus, puisqu’il m’a juste donné envie de me replonger dans les BD, rien que pour comparer déjà, et pour le plaisir de « revoir » des souvenirs et m’apercevoir que ce que j’avais aimé il y a plus de 20 ans, reste intacte : une BD originale, une mise en page super travaillée, un boulot au niveau du dessin et de la colorisation complètement fou !!! Et ce roman fait de même, en nous proposant des passages haletants, de l’action et des combats épiques, beaucoup d’humour mais aussi la cruauté de l’univers et de certains personnages. Le seul petit bémol, mais c’est une dû à ma culture rôlistique, j’adore avoir une carte en début de roman, pour pouvoir situé l’action, les déplacements des personnages, et malgré qu’elle existe dans la BD, malheureusement, ils n’ont pas fait cette démarche pour le roman.

Donc si vous avez  été ou êtes fans de la BD, vous ne perdrez rien à lire la novelisation, je dirais même que vous en gagnez, et du coup c’est du pur plaisir. Car cela ce lit très bien, c’est fluide, pas de temps mort, c’est très agréable et bien fun si comme moi la BD était un souvenir. Si vous ne connaissiez pas l’œuvre, et bien vous avez à faire à un très bon roman de fantasy, dans l’excellent univers de Froideval, avec ces personnages entiers, drôles, attachants, parfois complexes et haut en couleurs. Et puis, peut être que comme moi, cela vous donnera envie de replonger dans la BD (sans compter que le numéro 21 est annoncé pour Novembre 2021 !). Un dernier petit coup de cœur pour la couverture du roman, que je trouve si sobre et si magnifique, que l’on doit à Fabrice Angleraud. Un contrat super bien respecté, qui donne envie de crier « la suite maintenant  !!! ».

« Chronique de la Lune Noire – T1 : De gueules » aux éditions Leha. Jeanne-A Debats/François Marcela-Froideval au prix de 22€.

https://editions-leha.com/catalogue-details/de-gueules/

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Spécialité(s) :

Jeux de société, JDR, littérature, comics

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